Le Collectif Citoyen, France-Soir
L'hydroxychloroquine revient sur le devant de la scène : des études scientifiques rouvrent le débat
Pixabay, France-Soir
Un professeur de médecine à la retraite, actif sur X sous le pseudonyme (@vieil_garde_ph) a récemment partagé des recherches qui relancent le débat sur l'utilisation de l'hydroxychloroquine. Ce médicament qui a subi maintes controverses lors de la pandémie de COVID-19 avec de nombreuses études montrant une efficacité à faible dose combiné à l'azithromycine en traitement précoce, et a contrario des études à doses toxiques toujours utilisées par les autorités pour combattre son autorisation.
Les tweets pointent vers des études publiées, l'une dans Clinical and Experimental Medicine et l'autre dans Journal of Inflammation.
Bjr"atténue également les tempêtes cytokiniques inflammatoires en inhibant les axes régulateurs des chimiokines et en supprimant les voies de signalisation NLRP3/IL-17A et TLR4/NF-κB, offrant ainsi un POTENTIEL PROMETTEUR..."
mais... de qui... t.co
Cdlt pic.twitter.com/7CZqdoh4HL
— vieil_garde_PH (@vieil_garde_ph) August 16, 2025
Dans la première étude, les auteurs explorent les effets immunomodulateurs de ce médicament qui devraient avoir des implications majeures pour la recherche médicale et les patients, ce qui peut permettre de remettre en question les positions des autorités sanitaires sur les traitements précoces car ces propriétés immunomodulatrices sont très intéressantes dans le cas de la Covid-19. Dans la seconde étude, les auteurs ont étudié les effets de HCQ pour « réduire la charge tumorale métastatique dans l'adénocarcinome pancréatique ». Et comme le souligne @vieil_garde_ph le choix de ce médicament a été fait « en raison de son profil de sécurité établi, de sa biodisponibilité orale ».
Les découvertes scientifiques en détail
La première étude intitulée « L'HCQ inverse le déséquilibre immunitaire lié aux infections sévères suivant la chimiothérapie de la leucémie myéloïde aiguë et présente des effets inhibiteurs sur les tempêtes de cytokines inflammatoires » parue dans Médecine clinique et expérimentale, se concentre sur les mécanismes immunomodulateurs de l'hydroxychloroquine. Les chercheurs ont démontré que ce médicament, initialement développé pour traiter le paludisme et les maladies auto-immunes comme le lupus, pourrait atténuer les tempêtes cytokiniques inflammatoires en inhibant des axes régulateurs clés, notamment les voies NLRP3/IL-17A et TLR4/NF-κB. Ces voies sont impliquées dans la réponse inflammatoire excessive observée dans les formes graves de maladies infectieuses.
L'étude, bien que préclinique, suggère que l'hydroxychloroquine pourrait réduire la production de cytokines pro-inflammatoires, un facteur critique dans l'aggravation des infections virales comme la COVID-19. Les auteurs soulignent également son potentiel pour moduler les chimiokines, des molécules impliquées dans la migration des cellules immunitaires, offrant ainsi une piste pour limiter l'inflammation systémique.
De nombreuses autres études concluent sur le potentiel thérapeutique de l'hydroxychloroquine dans la prévention de la tempête cytokinique lors d'une septicémie dans le modèle du rat ( 1, 2).
La seconde publication « L'hydroxychloroquine réduit la charge tumorale métastatique dans l'adénocarcinome pancréatique grâce à l'inhibition de la myéloperoxydase » décrit comment l'HCQ, un médicament au « profil de sécurité établi et à sa biodisponibilité orale » permet de prolonger la survie dans la pathologie d'adénocarcinome pancréatique métastatique grâce à un mécanisme indépendant qui consiste à piéger de façon extracellulaire des neutrophiles, ce qui est un mécanisme tout à fait intéressant dans le cas de tempêtes cytokiniques.
Implications pour les patients et la recherche
Ces nouvelles recherches s'inscrivent dans un contexte plus large de réévaluation de l'hydroxychloroquine, soutenu par des travaux antérieurs menés par l'IHU Méditerranée.
- Une étude publiée en 2023 a montré que la bithérapie hydroxychloroquine-azithromycine, aux dosages prescrits par l'IHU, réduisait significativement la charge virale et améliorait les résultats cliniques chez les patients COVID-19 hospitalisés – les résultats de cette étude avait été confirmé par une analyse indépendante qui donnait une diminution de 58% de passage en soins intensifs ou décès quand donné précocement.
- De plus, une méta-analyse de 2024 a compilé des données suggérant une efficacité de l'hydroxychloroquine en traitement précoce, notamment en combinaison avec d'autres agents. Les nouvelles études mentionnées au paragraphe précédent ajoutent du poids aux arguments en faveur d'une réévaluation clinique.
- Très récemment (avril 2025) une étude chinoise intitulée « une faible dose d'hydroxychloroquine est associée à une réduction de la mortalité due à la COVID-19 : une étude multicentrique en Chine » confirme encore l'intérêt d'HCQ dans la prise en charge de la Covid-19.
- De nombreuses études corroborent cela, outre les études des équipes de l'IHU Méditerranée Infection, mais également d'autres telle que cette étude belge de 2020 basée sur une cohorte de plus de 8 000 patients : « Comparé aux soins de soutien seuls, la monothérapie à faible dose d'HCQ a été indépendamment associée à une mortalité plus faible chez les patients hospitalisés atteints de COVID-19 diagnostiqués et traités tôt ou tard après l'apparition des symptômes ».
- Fin 2024, COPCOV, un essai clinique en double aveugle, randomisé et contrôlé par placebo a montré que : 3... l'HCQ et la CQ se sont révélées sûres et bien tolérées dans la chimioprévention de la COVID-19, et une méta-analyse incluant cet essai et des ECR similaires a démontré un bénéfice protecteur modéré ».
Pour les patients, ces découvertes signifient un regain d'espoir, notamment pour ceux ayant souffert des formes sévères de COVID-19 ou d'autres infections virales. Si confirmées, elles pourraient élargir les options thérapeutiques, surtout dans les régions où les ressources médicales sont limitées.
Cependant, comme à leur habitude depuis le début de la pandémie, les experts soulignent la nécessité de prudence : les études actuelles manquent encore de données cliniques robustes issues d'essais randomisés contrôlés, un standard essentiel pour changer les pratiques médicales. Les rares essais médicaux randomisés comme Revovery ou Solidarity n'ont pas testé la molécule aux dosages préconisés par l'IHU méditerranée ni en stade précoce, ce qui permet à certain de remettre en cause les conclusions de ces essais cliniques randomisés – « dessinés pour ne pas trouver d'efficacité des traitements précoces et ainsi laisser la voix libre aux vaccins » selon un expert en maladies infectieuses.
Pour la recherche, ces publications marquent un tournant. Elles incitent les scientifiques à revisiter des traitements autrefois écartés, comme l'hydroxychloroquine, qui avait été largement controversée lors de la pandémie de COVID-19. Les travaux appellent à des études supplémentaires, notamment sur la posologie (pourtant bien débattu avec les doses de l'essai clinique Recovery jugées comme toxiques), les effets secondaires et les interactions avec d'autres médicaments. Un tel effort pourrait redéfinir les approches préventives et curatives des maladies infectieuses, en s'appuyant sur des mécanismes immunomodulateurs plutôt que sur des antiviraux spécifiques.
COVID-19 : un changement de paradigme ?
La question centrale reste de savoir si ces études pourraient influencer la gestion de la COVID-19, une maladie qui a polarisé les débats sur les traitements précoces. Lors de la pandémie, l'hydroxychloroquine avait été promue par certains comme une solution miracle, avant d'être discréditée par des études montrant son inefficacité dans des contextes avancés de la maladie. Les nouvelles données, en se concentrant sur une action précoce et un effet immunomodulateur, suggèrent que son utilisation pourrait être pertinente à des stades initiaux, avant que l'inflammation ne devienne incontrôlable.
@vieil_garde_ph, dans ses tweets, insiste sur cette piste : « Ces études montrent que nous avons peut-être jugé trop vite. L'hydroxychloroquine mérite une seconde chance, surtout en prévention. » Il a tagué @xazalbert, le directeur de la rédaction de France-Soir, qui a relayé l'information, « Il est temps de rouvrir le débat avec des données solides. »
Ces réactions soulignent un mouvement croissant pour reconsidérer les traitements précoces, bien que les autorités sanitaires, comme l'OMS ou les CDC, n'aient pas encore réagi officiellement.
Les autorités face à un défi
Les positions des autorités sur l'hydroxychloroquine restent marquées par les leçons de la pandémie : un scepticisme envers les traitements non validés par des essais cliniques rigoureux alors que des études observationnelles sur de grandes cohortes existent et montrent une efficacité - ou encore l'étude de Emmerich au Brésil en 2021 qui établit que l'état du Para ayant systématisé les traitements précoces entre novembre 2020 et mars 2021 a observé 5,5 fois mois de décès par millions d'habitants au Para (296 dmh contre 1645 dmh dans l'état voisin de l'Amazonie) qu'en Amazonie qui n'a pas eu la même politique sanitaire.
Les nouvelles études, devraient exercer une pression croissante pour que les réévaluations cliniques soient lancées rapidement et que l'on revisite les biais des études utilisées pour discréditer les traitements précoces. Si des essais confirment une efficacité en traitement précoce, cela devrait forcer une révision des recommandations, notamment pour les pays en développement où ce médicament est abordable et largement disponible.
Les autorités devront jongler entre l'urgence de répondre aux besoins médicaux et le risque de répéter de devoir accepter les erreurs passées, comme l'évaluation partiale des traitements sans regarder les biais des études ou encore les doubles standards appliqués de manière différenciée et avec moins de contraintes aux vaccins. Une approche équilibrée pourrait inclure des essais pilotes ciblés, supervisés par des organismes indépendants, pour évaluer son efficacité et sa sécurité dans des contextes réels.
En conclusion, les publications partagées par @vieil_garde_ph pourraient marquer un tournant dans la recherche sur l'hydroxychloroquine, offrant une lueur d'espoir pour les patients atteints de maladies infectieuses et relançant le débat sur les traitements précoces.
Les études scientifiques révèlent des mécanismes immunomodulateurs et antiviraux prometteurs, mais elles nécessitent une validation clinique rigoureuse avant de changer les pratiques médicales. Pour la COVID-19 et au-delà, ces travaux rappellent l'importance de rester ouvert aux nouvelles hypothèses, tout en maintenant un cadre scientifique strict. Le professeur à la retraite, par sa voix sur le réseau X, a réussi à rallumer une discussion cruciale, qui pourrait façonner l'avenir des thérapies infectieuses.